Avec
Alba Fonjallaz
Mise en scène
Alba Fonjallaz
et Philippe Pélissier
Lumière
Armand Pochon
Direction de production et de communication
On s’en occupe
Corine Péron
Pièce monologue en deux tableaux
Dans le contexte de lutte et de revendications pour l’obtention institutionnalisée de l’égalité des droits socio-économiques et juridiques de la femme, l’art théâtral a pour objectif : un travail de mémoire et un devoir de résistance réparatrice à travers l’exemplarité emblématique et émotionnelle de figures féminines à haute valeur dramatique.
Le théâtre que je prône est un théâtre de lutte contre la colonisation de la femme condamnée inconsciemment par un procès historique en dévalorisation. Mon axe prioritaire, le rapport de l’expression théâtrale, au regard des problèmes dominants de la société et de l’art et la femme se tient à l’intersection de ses deux questions éminemment poétiques. Aussi, vous ne serez pas autrement surpris que j’aie rassemblé sous l’appellation « La féminité sacrilège » deux textes. L’un concerne Camille Claudel, la géniale sculptrice dont la folie prétendue dissimule un complot idéologico-machiste dont son frère, l’éminent poète et très catholique Paul n’est pas exsangue.
En clair, la femme n’est pas une matrice sanctifiée quand elle met au monde, ni pestiférée quand elle exprime ses propres désirs de vivre, de créer et d’aimer. L’autre concerne la vie menacée d’extermination d’une certaine Sarah Rosenfeld recluse dans le ghetto de Varsovie et qui, malgré sa condition de juive bio-ethniquement condamnée à la crémation génocidaire, manifeste avec insolence et esprit de rébellion son désir de vivre pleinement son épanouissement d’adolescente et sa féminité en devenir.
Tel est mon combat au nom de la vérité et de la poésie tragique dont le théâtre se doit de témoigner car la femme porte encore aujourd’hui le harnais de son ascendance archéologique placée sous le signe d’une impureté ou d’une souillure dont elle ne peut s’affranchir que par un combat philosophique et juridique renouvelé. La division ou « catégorisation » socio-politique homme-femme surplombe la division par classes sociales. Il est à craindre que la femme serve encore longtemps de « bouc émissaire » dans les sociétés confrontées au sous-développement culturel, économique à gouvernance clanique et théocratique ou militaire. Tant qu’à l’échelle planétaire, les droits de la femme ne seront pas reconnus universellement comme égaux à ceux de l’homme, la lutte est la seule perspective de progression et de libération.
Philippe Pélissier
Saison 2020 . 2021
Le théâtre Manufacture des abbesses
7 rue Véron, 75018 Paris
32 représentations
Du Dimanche 5 janvier
au Mercredi 26 février
Lundi, mardi, mercredi à 21h Dimanche à 20h
Durée 1H10
Compagnie de la Nuit insurgée
Corine Péron . On s’en occupe.